La prise d’otages et l’assassinat des athlètes israéliens, le mardi 5 septembre 1972, à Munich, lors des Jeux olympiques, a provoqué chez la plupart des gouvernements de la planète, la décision de se doter d’une police capable de réagir à ce genre de situation. En France, l’idée de créer des unités d’intervention, spécialement formées pour répondre aux prises d’otages et aux situations à risques, allait très vite faire son chemin, et deux mois plus tard, le Groupe d’intervention de la Police Nationale était porté sur les fonts baptismaux par Raymond Marcellin, le ministre de l’intérieur de l’époque.
Cette unité, qui dépendait alors de la Direction Départementale des Polices Urbaines, allait être dispatchée sur dix-huit départements. La trop grande dispersion de ces groupes ne garantissant pas une efficacité maximale, leur nombre a, par la suite, était ramené à onze sur le territoire national, puis réduit à neuf en 1984.
Répartis géographiquement à Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nice, Rennes, Strasbourg, les deux autres situés outre-mer, un à Saint-Denis de La Réunion, l’autre à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Tous sont désormais placés sous l’autorité de la Direction Centrale de la Sécurité Publique. Discipline Valeur Dévouement est la devise de cette unité. Sauver des vies humaines reste sa mission principale.
Recrutement des Hommes du GIPNL’intervention et la protection sont l’essence même du GIPN. Le recrutement s’opère en fonction de ces deux missions distantes et pourtant étroitement liées. Bien que les deux cas puissent être rangés parmi les situations à risques, ils ne présentent pas les mêmes exigences et requièrent des qualités humaines différentes. Les hommes du Groupe sont donc recherchés et formés en fonction de ces deux types de mission.
Entrer au GIPN n’est pas chose simple, les hommes sont soigneusement sélectionnés parmi les centaines de candidatures présentés chaque année, par les agents de la police nationale. Il faut avoir au moins cinq ans d’ancienneté dans la police, et être âge de vingt-cinq à trente-cinq ans, pour être admissible.
Chaque année, une cinquantaine de candidats seulement, est réunie à Nîmes ou Saint-Malo, dans les deux centres habilités à cette sélection, dans l’hexagone. Les hommes y subissent des entretiens de psychologie poussés, ainsi que des tests de cran et de claustrophobie. Ils doivent réussir des performances imposées, en athlétisme et natation. Ils sont également soumis à des séances de sports de combat.
Une première sélection arrive à la fin du programme, qui se déroule sur une semaine, les candidats retenus, subissent alors de nouveaux tests beaucoup plus poussés, durant les quatre jours suivants. Ce n’est qu’au terme de ce stage qu’une vingtaine d’entre eux reçoivent leur habilitation pour intégrer le Groupe d’Intervention de la Police Nationale.
Une formation active et diversifiéeChaque homme doit consacrer près de quarante pour cent de son temps à des activités physiques, le reste étant réparti en séances d’initiations et de traitements de missions spécifiques aux activités du Groupe. Le programme général se décompose ainsi : Entraînement physique, sports de combat, tir de haute précision, conduite rapide, technique de corde, plongée sous-marine, saut à l’élastique, séance tactique, stage de sensibilisation à une gestion de crise et aux états pathologiques.
Ce programme s’accélère, s’intensifie, il se veut le plus près possible de la réalité afin de familiariser les policiers du GIPN, avec un large éventail de situations réelles.
Lundi : contrôle du matériel, footing et musculation durant deux heures. L’après-midi est consacrée à la mise en situation sur des thèmes et exercices de progression en milieu urbain, seul et en groupe.
Mardi : séances de tir de rapidité et de précision le matin. Pour les heures suivantes, les fonctionnaires pratiquent la boxe, le judo ou la self-défense.
Mercredi : la matinée voit les policiers s’adonner au footing et à la musculation. La seconde partie de la journée est exclusivement réservée aux techniques de corde. Si souvent utilisée lors d’interventions, cette spécialité présente différentes faces. Technique de descente de corde, en rappel, en hélitreuillage, exercices d’héliportage et de bien d’autres situations.
Jeudi : c’est le tir aux armes longues qui occupe la matinée. Les sports de combat, boxe, judo et self-défense prennent la relève.
Vendredi : la journée sera entièrement consacrée à l’entretien du matériel et des armes.
Pour le week-end, repos pour une partie du groupe, astreinte pour l’autre. Quelques hommes du groupe, sont affectés à la protection de personnalités.
Les missions des GIPNMissions prioritaires : Prises d’otages
Retranchements de malfaiteurs ou forcenés
Mutineries de détenus
Interpellations d’individus armés (terrorisme, grand banditisme)
Assistances : Assistances aux services de la Sécurité Publique
Assistances aux services spécialisés ( Office central de Répression du Banditisme ; Service Régionaux de Police - Judiciaire ; Direction de la Surveillance du Territoire )
Protections de personnalités : Personnalités politiques faisant l’objet de menaces
Protection des itinéraires et des lieux clos lors des déplacements du Président de la République, des membres du gouvernement (points hauts) ou de personnalités étrangères
Protection des magistrats exposés lors de leurs déplacements en province ou à l’étranger
Autres missions : Sécurisation de procès à hauts risques
Extractions, escortes et présentations de détenus particulièrement dangereux
Formation des unités qui ont la même vocation à l’étranger